Les notes de l'oreiller
C'est à la fin du Xe siècle que Sei-Shonagon, dame d'honneur à la cour de l'impératrice Sadako, rédigea ces Notes de l'Oreiller. Elles appartiennent au genre nommé zoui hitsou, littéralement "au courant du pinceau", et se composent sans plan, ni méthode, d'anecdotes, de pensées, de remarques impromptues et d'aperçus saisis sur le vif. Qu'on en juge par les titres de quelques brefs chapitres : " Choses qui font battre le cœur ", "choses qui font rougir de honte", "choses qui passent vite avec indifférence", "oiseaux", "fleurs de cerisier ", "la lune est... ".
L'auteur, au fil des pages, met son coeur et son âme à nu, à travers des réflexions plaisantes ou sérieuses, des aveux naïfs, des tableaux poétiques, qui constituent aujourd'hui des documents irremplaçables sur la civilisation de l'époque, ainsi que l'esprit de la sagesse bouddhique. C'est dans sa première traduction en français qu'est réédité aujourd'hui ce chef-d’œuvre de la littérature japonaise.
Née vers 967, Sei-Shonagon (un pseudonyme, semble-t-il) appartenait à une famille de lettrés. Elle vécut presque toute sa vie à la cour de l'empereur Itchijo, installée à Kyoto, appelée alors Heian. Peu avant sa mort, on croit savoir qu'elle serait devenue religieuse au temple de Kompira, où l'on montre encore son tombeau.