Les frères de Soledad
Il s'agit de lettres écrites en prison par Geoffroy Jackson, ce jeune Noir accusé d'avoir tué un gardien blanc. Un document important sur la mentalité d'un jeune homme amené aux Black Panthers, un «poème», dit Jean Genet dans une ardente préface.
George Jackson est incarcéré à dix- huit ans pour un petit larcin et condamné à une peine de prison de un an reconductible. Il n’en sortira jamais. Mort à trente ans, après avoir passé les douze dernières années de sa vie en prison, Jackson deviendra au cours de sa détention un militant, un révolutionnaire, « une légende vivante qui s’est très vite propagée dans tout le système pénitentiaire américain » comme le décrira Huey Newton, un dirigeant du Black Panthers Party. En janvier 1970, après l’acquittement d’un maton responsable de la mort de trois prisonniers noirs, un autre gardien est tué et trois prisonniers inculpés pour ce meurtre, dont George Jackson. Ces trois détenus, vite surnommés les Frères de Soledad, feront face à une justice raciste et soulèveront une vaste campagne de solidarité au sein du mouvement de libération noir et plus largement à travers le monde entier. Mis à l’isolement, Jackson envoie de nombreuses lettres, lit, étudie l’histoire noire, le marxisme, l’économie poli tique. Ce sont ces lettres que l’on peut lire dans ce volume. Des lettres tour à tour politiques, affectueuses, révoltées. Publié par les éditions Gallimard en 1971 et épuisé depuis de nombreuses années, ce texte est une prose puissante que Jean Genet, qui signe la préface, qualifie de « poème d’amour et de combat ».