Le peignoir
Une massothérapeute prêche pour l'abstinence télévisuelle, l'absorption de graines de lin et de lait de soya, mais se nourrit pour sa part presque exclusivement de maïs soufflé rose et de Télé-Hebdo. L'alter ego de l'auteure, souffrant d'un acouphène sous forme de klaxon de déneigeuse, se retrouve seul dans un chalet à chercher le vain silence. Dans une nouvelle " grattez et sentez ", une jeune fille qui travaille dans un hôpital flirte gentiment, malgré ses attaches, avec un autre employé qui se parfume avec de la racine de gingembre, aphrodisiaque prouvé. Dans " Tendres tendons ", la narratrice peste contre le vélo elliptique de son copain en le qualifiant de " monstrueux, inutile, arrogant, anti-décoratif, anti-Feng-Shui, anti-érotique, support à poussière ", avant de l'enfourcher et de se déchirer le tendon d'Achille. Le père, grand absent devant l'éternel, joue un rôle important dans certaines nouvelles : une petite fille le projette temporairement dans le personnage de Bobino, tandis qu'une autre choisit de fréquenter un homme qui a deux fois son âge. Les carences de la figure du père sont traitées avec l'humour souverain de Myre, une des rares écrivaines satiristes au Québec.