Le passager de la nuit
Quand a paru ce Passager de la nuit, la sale guerre d'Algérie battait son plein et commençait à gangréner la France entière. C'était après Palestro, après Charonne, et nous étions peu nombreux alors- à peine plus de 121 ! - à oser soutenir sur le territoire français le Front de Libération National de l'Algérie. A cette époque, notre général-président et ses ministres s'égosillaient encore : "Algérie française! Algérie française ! "
Les quelques pamphlets courageux qui furent alors publiés ont été systématiquement igniréq ou saisis. .Leurs auteurs en prison ou en fuite; c'est rené Julliard qui m'avait suggéré de mettre sous le titre de mon récit l'appellation contrôlée de "roman". "Jusqu'à présent on a pas encore saisi de roman ! " me disait-il, habile et perspicace. Et la presse dans son ensemble feignit de l'apparenter plutôt à Adolphe et à la Princesse de Clèves....
Maurice Pons