Le bolchevisme à la française
Treize ans après la publication du Livre noir du communisme et à l’occasion du quatre-vingt-dixième anniversaire du Parti communiste français, Stéphane Courtois s’interroge sur la nature de ce qu’il nomme le « bolchévisme à la française », sur son adhésion au marxisme-léninisme et à l’URSS. Pourquoi et comment a pu prospérer, au cœur de la démocratie française, un parti étroitement associé à l’un des grands mouvements totalitaires du XXe siècle ?Pour répondre à cette question, l’auteur revient sur l’historiographie, rappelant combien elle est l’enjeu d’un conflit aigu entre une mémoire glorieuse et une histoire largement renouvelée par l’ouverture des archives de Moscou. Il aborde le rôle fondamental du bolchévisme et de l’URSS dans la création, en décembre 1920, du « Parti » et montre comment le modèle élaboré à Moscou s’est greffé sur le corps du socialisme français pour imposer en France un bolchévisme gallican. Il s’attache à la figure de ces staliniens français – Thorez, Duclos, Marchais entre autres –, membres de la nomenklatura communiste internationale, qui ont construit et dirigé le PCF durant des décennies. Enfin, il met en lien le déclin puis la mort du PCF avec la chute du mur de Berlin et de l’implosion de l’URSS.Stéphane Courtois est directeur de recherche au CNRS (Cultures et sociétés en Europe), historien spécialiste du communisme, directeur de la revue universitaire Communisme et de la collection « Démocratie ou totalitarisme » aux éditions du Cerf. Outre son célèbre Livre noir du communisme (Robert Laffont, 1997), il a publié, entre autres, un Dictionnaire du communisme (Larousse, 2007), Communisme et totalitarisme (Perrin, 2009), Sortir du communisme, changer d’époque en Europe (PUF, 2011).