Le Labyrinthe de l'Arioste
Le labyrinthe est un lieu légendaire : il participe du mythe, de la religion, de la féerie. Hérodote rapporte qu'en remontant le Nil jusqu'à Louqsor, il a vu le plus prodigieux des labyrinthes : trois mille couloirs souterrains auraient encerclé deux grands temples et nombre de sanctuaires ! Au coeur de cet entrelacs ténébreux de chemins tortueux, parfois sans issue, se trouvait la chambre secrète avec les tombes des pharaons et les momies des crocodiles sacrés.
Mais Hérodote n'a pas vu le labyrinthe le plus célèbre de l'Antiquité, celui que Dédale inventa pour abriter et cacher le Minotaure mis au monde par la reine Pasiphaé, l'épouse de Minos. Au palais de Cnossos il avait imaginé une demeure secrète où le monstre à tête de taureau attendait ses victimes pour se repaître de leur chair.
Depuis les prodiges réalisés par Dédale et la prouesse de Thésée, l'idée du labyrinthe n'a pas cessé de hanter notre imaginaire. Il s'agit toujours de la même situation : après une suite d'épreuves, d'errances et de pas perdus dans l'obscurité, nous devons découvrir le cour du mystère, le point fatal où nous trouvons l'horreur ou l'illumination, le salut ou la mort. C'est le lieu de la révélation. Révélation de quoi ? De nous-mêmes, de notre destin. C'est là qu'habite notre âme. La chambre centrale du labyrinthe, but de nos aspirations, est aussi bien notre berceau que notre tombe. "
M.S.