Le Carrefour afghan
Il fut un temps où, de la Chine et de l'Inde à la Grèce, à l'Égypte et à Rome, les relations étaient constantes : échanges de marchandises, contacts d'idées, de philosophies et de religions. Les régions formant l'actuel Afghanistan se situaient au confluent de ces courants d'échanges. L'Afghanistan, carrefour de civilisations, labouré par les rencontres et les invasions successives, a vu naître sur son sol une diversité incroyables d'œuvres d'art aujourd'hui dispersées de par le vaste monde. C'est cette tradition millénaire que les tâlebân prétendirent abolir en mars 2001.
Il fut un temps, celui des impérialismes à la fin du XIXe siècle, où l'Afghanistan naquit des rivalités entre la Perse, les Britanniques et les Russes. Ses frontières sont artificielles : arbitrairement délimitées, elles ne correspondent à aucune réalité géographique ni ethnique. On ne saurait parler d'une «nation» afghane ; pourtant un État s'est construit et ses populations dans l'ensemble de leur diversité manifestent l'envie de vivre ensemble. Fragile, mais réel, le consensus afghan a été brisé par le coup d'État communiste d'avril 1978.
Aujourd'hui, après un quart de siècle de tragédies, l'Afghanistan existe-t-il encore ?