La bataille du silence
La Résistance armée s'est faite dans le fracas des trains
qui sautent, des guérillas à la grenade et à la mitraillette.
Ce qui domine l'histoire de la Résistance spirituelle, c'est Ie silence. Silence des écrivains qui refusent d'abord de rien publier sous la botte nazie, silence plus tard sur le nom de ces mêmes écrivains publiant leurs ouvrages de combat, au péril de leur vie, dans les très clandestines Editions de Minuit, « Vercors, le, secret le mieux gardé de la guerre », dira son ami Aragon à la libération.
Et, en effet, ni la famille de l'écrivain, ni même le général de Gaulle n'apprendront son identité avant la départ des allemands. Et derrière ce récit sans bruit et sans fureur souvent teinté d'humour, c'est toute l'ambiance des années dramatiques de l'occupation, une pathétique ambiance de tragédie, d'espérance et de résolution que l'auteur fait renaître sous nos yeux.