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Dustan le controversé, le mégalo, le défenseur du bareback, se serait-il assagi ? Non. Mais sa potion s'ouvre sur un remerciement : "Merci A La Life ! ! !", sa définition du bonheur et son Idéal via Harry Poète et le secret de l'anneau. Polymorphe, un poil new-age, tous azimuts, cet essai s'adresse "aux moins de trente-cinq ans" qui auraient appris à ne rien "perdre de la jeunesse". Plus que ses précédents livres – campagne présidentielle oblige – celui-ci est politique. Comme les autres, il est résolument orienté contre une "politique familialiste, patriarcale et bourgeoise" encroûtée dans des schémas séculaires. Fidèle à lui-même, Dustan pose la musique, le sexe et la drogue comme "programme politique de la révolution contemporaine". Parmi les réformes qu'il propose, on trouve, entre autres : le remplacement du Sénat et de l'Assemblé par une Chambre des minorités – "additionnées les minorités, c'est tout le monde" –, l'absence d'éducation pour les enfants avant sept ans, une réforme de leur scolarité par "l'humanisation" – toutes les bases de la sexualité à l'appui. Le Zarathoustra halluciné veut aussi garder "le meilleur des religions", libérer le couple de la fidélité obligatoire et de la monogamie, installer des thermes municipaux partout et plein de couleurs pour moins déprimer… Forçant plus encore le second degré, il n'est pas contre l'avortement thérapeutique des nourrissons aux sexes trop petits... Comme dans un grimoire ésotérique, la langue sciemment brouillée par une agglutination de signes et de jeux de mots – parfois fatigante – pose progressivement le lecteur profane en initié. Comme dans toute potion, on trouve des ingrédients ban