L'oeuvre vive
Rien n'est jamais achevé. Ce genre d'œuvre n'est pas comme un tableau auquel le peintre décide un jour de mettre un terme en le signant. Notre création évoluera. Le temps, les saisons, le vent... Nous ne disposons pas un objet dans le paysage. Nous fabriquons du paysage. Et là, il n'y a jamais de fin. " Qui est Ben Forester, cet homme venu de loin qui semble connaître par cœur ce coin de Creuse et ses habitants ? On dit qu'il est un artiste de land art mondialement connu et qu'il est très riche. A-t-il pour autant le droit de modifier les paysages et d'y placer ses trucs bizarres une croix lumineuse sur l'étang, un angle droit taillé dans un rocher, quatre femmes de lierre et de feuilles faisant l'amour aux arbres dans les bois ?.... Au pays, certains se laissent prendre à ses enchantements. Mais d'autres rejettent farouchement des œuvres qui bousculent les certitudes, déconcertent le regard, créent du mystère. Parmi ceux-là, Barthélémy, tragique gardien des mémoires. Cette Œuvre vive unit avec maestria les exigences du roman contemporain et la sensibilité d'un auteur aimanté par la terre de ses ancêtres. On en sort ébloui et troublé. Avec La Tempête et La Tentation de Clarisse, Jean-Guy Soumy s'éloignait de ses thèmes de prédilection pour entamer une plongée dans le monde d'aujourd'hui. L'Œuvre vive livre les interrogations d'un écrivain secret qui, pour continuer à écrire, prend le risque de se dévoiler.