Métro, boulot, dodo… les jours se suivent et se ressemblent. Son existence se résume à une succession de « copier-coller » d’un quotidien réglé comme un mécanisme d’horloge. Tel un minuscule engrenage, il tourne en rond, puisque c’est sa raison d’être. Mais un beau matin, un grain de sable vient enrayer la précieuse mécanique. Un épi. Impertinent et fier, il se dresse inexorablement au sommet de son crâne. Impossible de passer inaperçu, avec cette monstruosité sur la tête. Mais le calvaire que représente ce nouvel ennemi de la bienséance se transforme, après quelques jours de lutte farouche, en défi qu’il se décide à relever : résister au besoin de l’aplatir pour se fondre à nouveau dans la masse, invisible. Lorsqu’il parvient enfin à refreiner ses pulsions, c’est le déclic, il n’est plus le même homme. Résolu à prendre sa vie en main, il passe à la vitesse supérieure et sacrifie la cravate, inébranlable institution dans son secteur professionnel. Mais le chemin vers la liberté est long et semé d’embuches… Sous ses airs de faux cartoon en noir et blanc, L’épi est un conte animalier hors normes qui narre l’ascension d’un personnage écrasé par le système. James et La Tête X portent un regard plein d’humour et d’autodérision sur la place de l’individu dans notre société moderne soumise à la culture d’entreprise, et signent une singulière aventure existentialiste et cynique. Une étonnante lecture qui fait rire sérieusement.