L'école des conquérants
Luc Dietrich est connu pour son grand livre, Le Bonheur des tristes, qui l'avait mis à l'âge de vingt-deux ans en lice pour l'obtention du Prix Goncourt. Ce que l'on ne sait pas, c'est que ce fameux livre avait été amputé de moitié: voici donc, soixante ans plus tard, la suite du Bonheur des tristes, tel qu'il fut achevé en 1934 et proposé à Denoël. On y découvre comment Dietrich a vraiment rencontré Lanza del Vasto (le Grand Ami), "Arlette" (la trafiquante de drogue et tenancière de maison close pour notables), et participé à la campagne électorale du mémorable "Bois-L'Epée".
"La nuit, les trous de mon unique couverture ouvraient des citernes glacées dans ma chair et jusqu'au matin c'était une course grelottante derrière le sommeil. Je ne l'attrapais que par bribes vers l'aube. Alors le réveil venait me l'arracher, je haïssais le réveil criard. Je le jetai à travers la pièce : il continuait d'enrager par terre comme une guêpe qu'un coup de torchon abat.