L'Eternel contretemps
Tout romancier est, je crois, un bateleur qui s’ignore. Emporté par l’élan, il jongle avec des personnages et des objets aussi différentes que des billes d’agate bien réelles et d’évanescentes bulles de savon. » H.Troyat
Il nous plonge ainsi dans la complexité de l’âme humaine, sa cruauté et son attirance pour le mal, mais aussi sa notion de justice, en peignant des personnages qui n’ont rien d’eÎptionnels, mais dont le destin étrange est véritablement hors du commun.
Dans ces sept nouvelles, les héros sont en proie à une obsession, une idée fixe qui bouleverse leur vie ou celle de leur entourage, qui les conduit parfois jusqu’à la folie, ou pire, jusqu’à la mort.
-Mort rédemptrice, comme celle d’Hérode, pourrissant de l’intérieur après avoir ordonné le massacre des nouveaux nés juifs ;
- mort justicière qui réhabilite le célèbre Arcimboldo ou un pauvre peintre de campagne incompris ;
- ou celle donnée par le bourreau Sanson qui l’hypnotise, le fascine, comme peut fasciner la sensualité dangeureuse de la petite Jane, lolita destructrice,
-celle de la Vénus Hottentote qui trouble par ses formes généreuses et sa laideur,
et celle de Mireille, épouse infidèle et amante inoubliable.
Né en 1911 à Moscou, Henri Troyat fuit avec ses parents, à l’âge de huit ans la Russie devenue bolchevique. Cet exil, ce déracinement jettent les fondements d’une œuvre abondante qui débute en 1934 avec Faux jour et qui lui vaut le prix Goncourt pour L’Araignée. Il est élu à l’Académie française en 1959. Depuis, il n’a cessé de publier en alternance des romans, des sagas ou des biographies, notamment sur les Tsars et Tsarines. Aujourd’hui, il aborde un genre littéraire nouveau pour lui, la nouvelle, avec ce gros recueil qui salue son arrivée chez Albin Michel.