Île-Grande
Victime de la malaria, Joseph Conrad est contraint en 1896 d’abandonner la marine pour la littérature devenue désormais « son seul moyen d’existence ». Il épouse une jeune secrétaire londonienne prénommée Jessie et se retire avec elle pour écrire, à Île-Grande.
C’est ce séjour de six mois, décisif dans la carrière littéraire de l’auteur de "Lord Jim", "Typhon" ou "Au Cœur des ténèbres", qui constitue la trame de ce roman. Dans l’un des lieux les plus sauvages de la côte nord de Bretagne, en proie aux doutes et aux colères, mais aussi parfois aux bonheurs, Conrad s’efforce de venir à bout d’un roman qu’il n’achèvera que vingt années plus tard : "La Rescousse".
Si, pour donner forme à son récit, Jean-Pierre Le Dantec – qui a habité lui-même un temps à Île-Grande - a pris appui sur toute la documentation disponible, ce livre n’est pas pour autant un exercice biographique. Brisant le cadre réaliste au nom de la liberté du roman qui permet d’atteindre, selon lui, des vérités plus profondes, Le Dantec « invente des personnages qui ont existé » et tisse entre Conrad et lui des fils, des doutes et des interrogations partagées sur la littérature et la violence du monde moderne.