Hergéologie
Les commentaires sur l’œuvre d’Hergé sont inextinguibles puisque la glose n’a jamais cessé depuis 1929, date à laquelle paraît le maladroit (mais clairvoyant) Tintin chez les Soviets. L’ensemble de textes qu’on propose ici n’arrive donc pas sur une tabula rasa, mais comme une nouvelle strate d’études critiques déposées une glose déjà bien fournie, dont les études de Benoît Peeters (Lire Tintin), de Serge Tisseron (Tintin et le secret d’Hergé), de Jan Baetens (Hergé écrivain) ou de Jean- Marie Apostolidès (Les Métamorphoses de Tintin) ne sont pas les moindres.
Hergéolologie est une descente dans la « profondeur » de l’œuvre dont tout nous dit que, sous ses dehors évidemment enfantins (voire naïvement réactionnaires), les aventures du jeune reporter sont aussi une œuvre pour les adultes. Une œuvre : c’est-à-dire le travail d’un artiste. Outre une technique graphique et narrative époustouflante (la fameuse ligne claire), Hergé est en effet un scénographe chez qui les gags (les plus drôles du monde) alternant avec les situations les plus tendues font de ses histoires des modèles inégalés de « récitation ».