Bienvenue à Boboland T2 - Global Boboland
Global Boboland : le siècle sera global (et bobo) ou ne sera pas.
Avec Global Boboland, Dupuy et Berberian nous livrent le deuxième volet de leur « enquête e-critiquable » sur les bobos, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ont tiré l’investigation vers le haut. Vers la France d’en haut. Délaissant les bords du canal Saint-Martin (ou si peu), le bobo nouveau voyage. Il parcourt la planète, jusqu’à donner une cartographie de ce qu’elle est devenue. Un monde en boucle sur lui-même, où chaque action entraine une réaction, où un emballage (biodégradable) jeté sur une route se retrouve au milieu de l’océan, avec les produits d’une multinationale qui voulait redorer son blason en fabriquant (équitablement) et en commercialisant (avec profit) des jouets environnementalistes.
Dupuy et Berberian reviennent, et ils mettent le paquet. Ils sortent des frontières, dépassent le petit monde autocentré des bobos parisiens et s’attaquent à la mondialisation. Parce que l’époque est ainsi. L’homme d’aujourd’hui vénére son téléphone mobile et l’homme de demain est un Manawah*. Le commerce n’est pas si équitable et la vie encore moins. Les grands de ce monde s’aident et s’entraident, se financent, se dédouanent, se financent encore. Et les bobos continuent de vouloir glaner un peu d’authenticité en partant trekker vrai et contribuer au développement durable au Chiroubistan, pour mieux se rabattre sur la mal bouffe au retour. Parce que bon…
Mais plus encore, dans Global Boboland, Dupuy et Berberian s’interrogent. Et nous questionnent par la même occasion. Le monde ne semble pas tourner si rond. Les parcours sont chaotiques et surprenants, à l’image de ce hamster qui ira jusqu’à sacrifier le monde d’où il vient sur l’autel de l’opportunisme et de la réussite personnelle. C’est la « parabole des croissants » dont parle Philippe Dupuy lors de l’interview accordée à Comic Strip. Et toute ressemblance avec des hommes politiques ayant quitté leur parti d’origine au mépris de leurs idées premières pour rejoindre le camp adverse n’est pas nécessairement fortuite. Jouissif.
(Journal Médiapart)