En 1968, les États-Unis traversent une zone de turbulences. Ils sortent profondément bouleversés de l’année des contestations. Auraient-ils fait la même expérience que les Françaisu2009? Rien n’est moins sûr.

De quel poids pèse la guerre du Vietnam sur le débat politique, sur la société et l’économieu2009? Dans quelle direction le mouvement pour les droits civiques s’oriente-t-il et dans quelle mesure déclenche-t-il la révolution des droits qui change la condition des femmes, des minorités ethniquesu2009? À quels résultats aboutissent les étudiants qui protestent contre la guerre et pour un surcroît de liberté sur les campusu2009? La contre-culture a-t-elle chamboulé la hiérarchie des valeursu2009?

- Pourquoi Martin Luther King et Robert Kennedy ont-ils été assassinés à deux mois d’intervalleu2009?

- La campagne pour les élections présidentielles, dans quel climat se déroule-t-elleu2009?

- Que signifie l’apparition sur le devant de la scène d’Eugene McCarthy et des jeunes gens qui le soutiennentu2009?

- De George Wallace qui exprime un ras-le-bol populisteu2009?

- Quels sont les thèmes sur lesquels s’opposent Hubert Humphrey, qui voudrait succéder au président Johnson, et Richard Nixon qui aspire à entrer enfin à la Maison Blancheu2009?

Autant de questions dont les réponses définissent l’originalité de l’année 1968 aux États-Unis. La contestation a cependant commencé bien avant et se terminera bien après. Des deux côtés de l’Atlantique, la contestation ne repose ni sur les mêmes causes ni sur les mêmes conséquences.

D’une manière magistrale, André Kaspi, le grand spécialiste de l’histoire et de la société américaine, montre qu’à la différence de la France, l’année 1968 est, pour les États-Unis, la pointe de l’iceberg, le sommet d’une décennie troublée, le début d’une période d’incertitudes.

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