Edvard Munch
En lui, la vie a décidé de prendre forme un jour de décembre 1863 à Løten, en Norvège. À la naissance d’Edvard Munch, trois anges, la maladie, la folie et la mort, se penchent sur son berceau. Des anges noirs, fraternels, torturants, obsessionnels. Jamais ils ne le quitteront, après l’avoir privé des êtres chers et lui avoir laissé le chagrin comme seconde peau. Pour capturer ses ombres, le jeune Edvard dessine à même le sol, au dos des ordonnances de son père, sur les carreaux de la cuisine. Sa vie devient un défi, une chasse mélancolique pour vaincre la souffrance. À ses yeux, la peinture se doit d’être vivante. Elle doit s’inventer. Elle doit inventer la vie. Il abandonne ses études d’ingénieur, il peint. Il affronte l’incompréhension et la violence des critiques, il peint. Il se blesse d’amour et d’alcool. Il peint. Rien ne peut l’atteindre tant que son désir de créer, sa réserve de vie, est là, vibrante. En lui la vie des morts annonce un nouveau mouvement artistique, l’expressionnisme, et le destin effroyable du siècle.