D'habitude, Alina Reyes écrit des romans érotiques, mais ici, elle livre ses commentaires de femme : femme voluptueuse, femme écrivain, femme souffrante. Pour elle, tout tient à la sensation, contre tous les tabous, les idées reçues, les interdictions. Le droit de jouir sans passer pour une fille de joie ; le droit d'écrire des romans sur le sexe et le plaisir sans passer pour une pornographe. Ou le droit d'être pornographe au féminin, sans passer pour un monstre. Tout tient en quelques dizaines de pages, aux titres évocateurs, entre "Rêve de fesses" et "Rêve de pénis". Les textes sont brefs, incisifs et surprenants : des petites histoires coquines ou câlines sur les seins, les ongles ou les doubles mentons, des souvenirs rêveurs d'amants à la peau douce, d'odeurs aimées ou de grains de beauté, des songeries sur le sang féminin, l'âme du corps ou les femmes de la rue. Aimer les corps - aimer la vie. (...) Sans doute sommes-nous depuis l'aube des temps, humains, tentés de nier notre animalité - dont les besoins du corps sont les manifestations éclatantes, et pour beaucoup, insupportables. Mais on peut aussi chercher l'émotion et l'esprit là où ils sont nés, dans la matière. Choisissant l'aventure, la différence, la fantaisie, l'imprévu, j'ai pris le parti du vivant. Avec ce petit texte, Alina Reyes prend la défense des femmes, sans féminisme, avec sensualité, par goût du plaisir. --Karla Manuele