Contes à rebours
En 2007, confronté aux doutes et aux inquiétudes d’un homme qui attend la venue au monde de son premier enfant, Nick Flynn est frappé de plein fouet par la révélation des actes de torture et d’humiliation perpétrés par l’armée américaine dans la prison irakienne d’Abu Ghraib. Un jury lui a décerné, quelques mois plus tôt, un prix pour son livre Encore une nuit de merde dans une ville pourrie, jury qui a également récompensé un livre justifiant la torture. Comme pour se laver de cet affront, il se rend à Istanbul, rencontre et interviewe certaines victimes de ces actes infâmes.
Hanté par un long passé d’addiction, une relation avec un père instable et un désir inassouvi de faire la paix avec une mère qui s’est suicidée, il essaye tant bien que mal de recoller les morceaux d’une vie éclatée. Ses douloureux souvenirs d’enfance, ses relations chaotiques avec les femmes et son obsession pour la question de la torture nourrissent la confession de cet écrivain qui s’interroge sur sa légitimité dans une société américaine qui se remet mal du 11 septembre 2001.
Le compte à rebours auquel le titre fait référence est la métaphore des peurs et des joies d’un homme se préparant à être père dans un monde marqué par la peur et la terreur. Nick Flynn nous livre un mémoire poignant et sans fard sur la découverte de soi, véritable carnet de bord de sa quête du bonheur. Coûte que coûte…