Ce qu'ici-bas nous sommes
Qui peut jurer de ne pas inventer, au moins en partie, ses souvenirs ? Certainement pas Augustin Harbour. Quarante ans plus tôt, errant dans le désert du sud libyen, il est tombé sur une mystérieuse oasis : Zindan. On y arrive de n’importe où, de n’importe quand, mais aucun des autres voyageurs échoués là ne sait comment en repartir. C’est que Hadj Hassan, Dieu lui-même, y vit, en compagnie de son envoûtante vestale, Maruschka Matlich.
Réfugié dans une clinique de luxe, sur les rives du lac Calafquén au Chili, carnets, croquis et annotations à l’appui, Augustin dresse l’inventaire de cette extravagante épopée, des habitants et de leurs mœurs étranges — tabous alimentaires, pratiques sexuelles, objets sacrés et autres signes parleurs —, qui prend vite des allures de fantasmagorie. Présent et imaginaire se mêlent, comme pour une dangereuse immersion au cœur des ténèbres.
Délirante invention d’un esprit malade ou intuition géniale d’un entendement hors du commun, le récit prodigieux et débridé d’Augustin nous emmène aux confins inexplorés de la folie. On retrouve dans ce roman phénoménal toute la fantaisie, l’humour, la virtuosité et l’érudition de l’auteur de Là où les tigres sont chez eux. Et un fameux coup de crayon !