Carnets de route
J'apprécie le progrès mais je connais ses dangers. Aussi afin d'éviter de devenir un robot non-pensant je musarde parmi les roseaux des marais j'admire dans les bois les grands arbres plus longs à se développer qu'une multinationale j'apprécie la passion des vieilles familles de pêcheurs d'éleveurs ou de verriers je fouine dans les secrets villageois et j'écoute les antiques légendes qui de veillée en veillée parlèrent à nos âmes. J'ai enfin de quoi raconter loin des scoops princiers ou politiciens ce qui sera peut-être pour mes enfants un héritage plus précieux que les fracas supersoniques et les chimères de la mode. Dans France d'hier et d'aujourd'hui c'est un peu de tout cela que j'ai glané pour vous. De quoi réapprendre à se «contenter» - au sens noble d'être content - de l'essentiel souvent moins cher que le superflu. De quoi se ressourcer aux fontaines de jouvence des Anciens. De quoi se dire - toute réflexion faite - qu'hier n'est pas une nostalgie mais un prologue qu'il faut profiter au présent de chaque parcelle d'existence alentour et en soi et que s'ils veulent que demain devienne une promesse c'est ainsi que les hommes devraient vivre.