Art is fear
Si la peur est avant tout une réaction spontanée face à un danger quel qu’il soit, qu’elle soit un instinct de conservation (que Schopenhauer nomme « la volonté » et qui suscite sa propre duplication) ou une survie de l’espèce, deux données qui ne sont nullement propres à l’homme mais concernent tous les animaux, les collectivités ont cherché à en profiter et à la réinvestir. La peur canalise et fédère les peuples souligne Paul Virilio dans L’administration de la peur. « En être quitte pour la peur ». Faut-il prendre l’expression à son sens et avancer que la peur participerait d’un échange équitable où les enjeux concernent ce qui est transféré, ce qui a été perdu et ce qui s’est monnayé ?