Arletty
Arletty ! Immédiatement, on pense à sa célèbre réplique : « Atmosphère, atmosphère. Est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ? » Et que dire de « Si mon cœur est français, mon cul est international » répondant ainsi aux accusations de collaboration pendant l’Occupation.
De 1940 à 1944, Arletty a été l’actrice française la plus populaire, et, de loin, la mieux payée de son temps, invitée dans les salons les plus huppés de la Collaboration artistique et politique de Paris, et amoureuse à la folie d’un bel officier allemand, membre du parti nazi depuis 1938, un ami personnel de Goering. Pourtant, a-t-elle objectivement collaboré ?
Preuves à l’appui, David Alliot montre que l’Occupation a été la période la plus riche et la plus intense de la vie de l’actrice. Son chant du cygne, aussi.
Longtemps, le silence a entouré les amours féminines qu’Arletty entretenait secrètement. Grâce à des archives inédites, David Alliot brosse le portrait de la môme de Courbevoie, cette belle et insolente Garance des Enfants du paradis, avec son accent des faubourgs, ses répliques cinglantes et son anticonformisme, qui paiera cher sa passion pour un « boche ». À la Libération, elle sera arrêtée et emprisonnée quelques semaines pour « trahison » et « collaboration avec l’ennemi » mais jamais condamnée.
Avec subtilité, David Alliot retrace cette période de la vie d’Arletty où on la voit côtoyer Jacques Prévert, Jean-Louis Barrault, Pierre Brasseur ou Sacha Guitry, tant elle a été l’une des actrices mythiques du cinéma français.