Adieu Blanche-Neige
On ne compte plus les adaptations de Blanche-Neige, dans la littérature de jeunesse comme au cinéma.
Le conte prend sa source dans un mythe germanique et il est rendu célèbre par les frère Jacob et Wilhelm Grimm au XIX e siècle. Reste-t-il aujourd'hui quelque chose à extraire de cette histoire cruelle et initiatique qui au fil des siècles a passionné artistes et psychanalystes ?
Beatrice Alemagna, hantée par l'univers sombre qui en émane, a tout d'abord composé une série de tableaux libres et puissants, affranchis des codes de l'illustration pour raconter la folie d'une jalousie aveuglante. Pour construire le livre, elle s'est ensuite appuyée sur la trame du récit des frères Grimm et en a renversé le principe narratif pour donner la parole à une reine vengeresse, narcissique et malheureuse qui partage avec le lecteur, à la première personne, les tourments que lui cause la haine de son innocente belle-fille et son désir obsessionnel de la détruire.
En résulte un texte haletant, en forme de confession tragique, porté par une poésie singulière. En échos, les images sont denses, profondes et semblent composées d'un seul souffle.