Abattre la bête
Après avoir passé plusieurs années dans un institut psychiatrique, un jeune adulte met à exécution, pour s’évader, un plan des plus ambitieux. Car c’est long, cinq ans attaché à une table avec pour seule compagnie l’écho de sa propre voix. Son isolement l’en a convaincu : sa mère, qu’il n’a presque pas connue, a dû être horrifiée en apprenant ses méfaits, lui qui a pourtant été reconnu criminellement non responsable. C’est pour la retrouver enfin qu’il s’enfuit.
Commence alors la délirante cavale de cet écorché de la vie qui, pour échapper aux forces de police et intimider les badauds, va se faire tatouer une cible rouge au milieu du front, adopter un chihuahua, et trouver refuge dans la rue aux côtés des marginalisés. Jusqu’au jour où ses errances le mènent à Maple, une prostituée qui lui chavire le cœur. À scruter son visage, n’y verrait-il pas un peu de lui-même ?
Dans une langue truculente, inventive et audacieuse, David Goudreault met en scène un enfant perdu, en lutte avec lui-même et contre une société qui isole au lieu de soigner et d’accompagner.
« Le système de justice fonctionne, oui, il fonctionne particulièrement bien pour les policiers, les avocats et les juges.
La présumée impunité des criminels est une illusion, même les mafieux aux bras longs finissent par rencontrer un juge au bras lourds. De toute façon, l’unique enjeu se limitait à déterminer dans quelle cage on m’enfermerait. Soit je retournais au pénitencier avec les coucous dangereux, soit je rentrais à Pinel avec les dangereux coucous. »
Editions Philippe Rey