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Rien, dans la vie de Jean Hougron, jeune professeur de vingt-trois ans au pensionnat Saint-Pierre de Dreux, ne laissait prévoir qu'il partirait pour l'Indochine, en juin 1947, engagé par une maison d'import-export pour vendre des boîtes de lait concentré, des sardines à la tomate et des bouteilles de champagne en grande quantité. Fasciné par Saigon qui explose sous le poids des réfugiés et profite des affaires florissantes que la France en guerre lui permet d'entretenir, animé d'une curiosité certaine pour les grands espaces dont il entend sans cesse parler et las d'une vie de bureau somme toute assez banale, Hougron décide d'accompagner un ami jusqu'à la frontière thaïlandaise à bord d'un camion chargé de cotonnades et de quincaillerie. L'aventure commence : elle va durer quelques années... De ce voyage, Hougron a rapporté quelques milliers de pages de notes. Elles donneront naissance au cycle de La Nuit indochinoise regroupé en deux tomes. Ce premier volume comporte : Tu récolteras la tempête, Soleil au ventre et Rage blanche. Cette œuvre fut couronnée, en 1953, par le Grand Prix du roman de l'Académie française. De l'existence quelque peu marginale que Jean Hougron vécut en Indochine dans les années 1950 comme planteur de tabac, ramasseur de benjoin ou de cornemolle de cerf et marchand de bière, apprenant à parler laotien et chinois, il a su dépeindre un pays envoûtant comme une drogue, dans un décor où la boue et le sang de la colonisation se mêlent aux aléas de la vie quotidienne, à l'amour et à l'amitié. Dans Mort en fraude, Les Portes de l'aventure, Les Asiates et La Terre du barbare, qui constituent le second volet de cette grande fresque romanesque, nous retrouvons les héros de Hougron, révoltés, pathétiques et parfois cruels, traversant leur propre histoire, qu'ils soient européens ou indochinois, avec la même rage de vivre que celle qui fit dire à leur auteur qu'il venait de passer là " les meilleurs moments de sa vie ".