Les destins mêlés de l’Afrique et de l’Europe se conjuguent aussi dans l’univers de la bande dessinée. La Vénus du Dahomey s’inscrit dans cette démarche, avec intelligence et sobriété. Cette histoire, déclinée en deux tomes, voit son aboutissement paraître aujourd’hui. Le premier volume était plein de promesses. Et le second opus les accomplit totalement.La Vénus du Dahomey, tome 2 : Le dernier combat.

Nous sommes à la fin du dix-neuvième siècle, à Paris. Dans le jardin d’acclimatation, c’est tout un village africain qui est reconstitué, pour le plaisir des visiteurs qui peuvent comparer ainsi la puissance de leur civilisation avec la barbarie de ces êtres encore et toujours étranges à la peau d’ébène. Des spectacles y sont organisés, pour la joie des petits et des grands, reconstituant les grands moments du colonialisme. Et le clou de ces spectacles, c’est une Amazone, dernière survivante d’une tribu guerrière décimée.

La Vénus du Dahomey.

Malade, cette Amazone, Diamanka, est prise en charge par un médecin bourgeois qui, sans tenir compte de ce que peuvent en penser les gens bien-pensants, l’accueille chez lui. Pour la soigner, la comprendre, la découvrir. Il expérimente sur elle un nouveau médicament venu d’Allemagne, l’héroïne. Et cette femme sculpturale et essentiellement libre va s’enfoncer dans l’accoutumance, dans la dépendance, devenant, toujours rebelle, esclave de ce qu’on n’appelle pas encore une drogue. Elle provoque involontairement la mort de l’épouse du médecin, attisant la haine que lui porte le fils de ce dernier.

Et son destin va la conduire jusque dans un cabaret où, se dénudant de soir en soir, elle sera la Vénus du Dahomey, jusqu’à ce que la vie, et son jeune frère la retrouvant, lui permettent de livrer son ultime combat.