Mon livre surprise
Quand vous viendrez me voir aux Antipodes
Dans l'amitié et la connivence, Simon Leys et Pierre Boncenne ont, pendant plus de trente ans, correspondu et souvent pu se rencontrer. Ils parlaient à bâtons rompus sur toutes sortes de sujets : les lectures et les projets en cours, la vie littéraire et les expositions de peinture, la mer, les voyages, la Chine, l'Amérique, les puissants qui nous gouvernent et les esprits doctes, etc., partageant des citations marquantes et anecdotes amusantes.
En hommage au grand sinologue et essayiste, voici sous forme d'abécédaire vagabond un florilège de ce qu'il pouvait confier en toute liberté. On passe d'une enquête sur un manuscrit de Jules Verne à des vers de Claudel ou Aragon ; de discussions passionnées avec Revel à des propos de Cioran sur la religion ; d'un roman de Coetzee ou de Vargas Llosa aux tableaux de Vuillard ou aux dessins de Daumier ; de la pêche au thon à Don Quichotte ; des mensonges du pouvoir totalitaire aux délires idéologiques de certains philosophes ; des vertus de la maladresse chez un artiste à la navigation le longs des côtes australiennes ; du caractère poétique de la langue chinoise à un éloge du cosmopolitisme.
Il est question de culture littéraire et scientifique, mais aussi des poissons rouges et des délices de la retraite. Amateur de citations venues de tous les horizons, Simon Leys pouvait se référer à Xun Zi : "Parler à propos, c'est un signe de savoir. Se taire à propos est également un signe de savoir" ou encore à Leopardi : "Rions ensemble de ces couillons qui possèdent le monde".