Héritiers inventifs des troubadours occitans, les trouvères sont nos premiers poètes lyriques en langue française.

Pendant plus d'un siècle, ils ont chanté dans leurs vers le désir de l'amour et l'amour du désir. L'écriture difficile qu'ils pratiquent, le grand chant, se veut l'image exigeante de l'érotisme ritualisé qu'ils exaltent. Plus peut-être que les troubadours, les trouvères du nord ont su aussi recueillir les voix multiples du lyrisme. Leurs chansons de croisade et surtout leurs chansons en l'honneur de la Vierge vibrent des certitudes de leur foi.

A l'ascèse de la fin'amor, à l'élan mystique, certains ont pourtant préféré l'amour vécu, et substitué à la prière solitaire de l'amant, le dialogue sensuel de l'aube ou de la pastourelle, la brève romance de la chanson de toile ou les rythmes enlacés du chant et de la danse. Les poèmes ici présentés sont représentatifs de ces tendances diverses.