Mon livre surprise
Napoléon et la noblesse d'Empire
Avec la liste complète des membres de la noblesse impériale et un cahier iconographique sur les types d'armoiries.
Fils d'une Révolution dont l'un des premiers gestes fut d'abolir les privilèges de l'ancienne noblesse, Bonaparte comprit rapidement que s'il voulait durer, il lui fallait étayer son autorité en recréant une noblesse composée de dignitaires du nouveau régime. La tâche n'était pourtant pas aisée. Les contradictions étaient pléthore : comment attirer à soi une bourgeoisie imbue d'idées anti-nobiliaires ? Comment faire accepter aux notables qui l'avaient porté au pouvoir un régime toujours plus autoritaire ? Difficile compromis entre le goût des Français pour les honneurs et leur refus des privilèges, la noblesse d'Empire n'aura d'assises solides ni d'un point de vue social ni d'un point de vue politique. La Légion d'honneur souffrira de l'inflation des nominations et les titres distribués trop largement aux bons serviteurs, civils ou militaires, ne réussiront jamais à transformer ces hommes en obligés du régime. Avec cet ouvrage -suivi de la liste complète des princes, ducs, comtes, barons et chevaliers de l'Empire-, Jean Tulard brosse un tableau complet de la noblesse impériale et fait progresser d'une manière significative la connaissance de cette "caste" entre 1804 et 1815.Jean Tulard, membre de l'Institut, professeur à l'unversité Paris IV-Sorbonne, est le maître incontesté des études napoléoniennes. Il est également l'auteur dans la Bibliothèque napoléonienne Tallandier de Napoléon au jour le jour.
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Qui d’autre mieux que Jean Tulard, spécialiste du monde napoléonien, aurait pu nous livrer cette magistrale synthèse sur la noblesse d’Empire ? À travers quatre parties (Les noblesses avortées, La création de la noblesse, Être noble sous l’Empire et L’échec), il brosse un tableau complet de ce phénomène et fait progresser d’une manière significative la connaissance de cette "caste" entre 1804 et 1815. Fils d’une Révolution dont l’un des premiers gestes fut d’abolir les privilèges de l’ancienne noblesse, Bonaparte comprit rapidement que s’il voulait durer, il lui fallait étayer son autorité en recréant une noblesse composée de dignitaires du nouveau régime. La tâche n’était pourtant pas aisée. Les contradictions étaient pléthore : comment attirer à soi une bourgeoisie imbue d’idées anti-nobiliaires ? Comment faire accepter aux notables qui l’avaient porté au pouvoir un régime toujours plus autoritaire ? Comment, enfin, respecter les situations acquises tout en apparaissant comme l’unique dispensateur des honneurs et des bienfaits matériels. La voie était singulièrement étroite parmi tant d’exigences contradictoires.
D’où une démarche hésitante de la part de l’Empereur. La Légion d’honneur fut vite dépréciée par l’inflation des nominations ; les "sénatoreries" viagères qui devaient permettre à leurs détenteurs de bénéficier d’une rente ne fonctionnèrent jamais correctement ; les titres enfin, distribués trop largement aux bons serviteurs, civils ou militaires, ne réussirent jamais à transformer ces hommes en obligés du régime. Difficile compromis entre le goût des Français pour les honneurs et leur refus des privilèges, la noblesse d’Empire n’eut d’assises solides, ni d’un point de vue social, ni d’un point de vue politique.