Nul ne peut échapper à son destin. Pas plus qu'à ses rêves d'enfant. J'ai eu beau essayer de suivre le modèle que me désignaient mes parents : bac scientifique, grande école de commerce, carrière dans les affaires...

Rien n'y a fait ! Une seule idée me poursuivait : raconter la glorieuse histoire et l'actualité des têtes couronnées. Tandis que d'autres forgeaient leur mémoire en apprenant par coeur des annuaires téléphoniques, j'enregistrais les généalogies des familles royales d'Europe. Il est vrai que le grand-duché de Luxembourg, ou vivaient mes grands-parents, fut le royaume enchanté de mon enfance...

Il aura fallu une cascade de hasards, de signes du destin, de mains tendues pour que ma passion devienne un métier.

Moi qui n'a jamais eu de fantasme nobiliaire, il est un titre pourtant - fût-il seulement de gloire - qui me rend aujourd'hui heureux : celui de fils spirituel de Léon Zitrone et de petit frère de Frédéric Mitterrand.

Chroniqueur mondain, me direz-vous ? En me promenant dans ma galerie de portraits, entre le grand-duc de Luxembourg et la reine de Jordanie, les princes de Monaco et la cour d'Angleterre, je reste imperturbablement un simple "Tintin reporter chez les rois" ".