Mon livre surprise
Michael K, sa vie, son temps
Michael K, sa vie, son temps
Michael K, dont la couleur de peau n'est jamais mentionnée, homme frustre et solitaire, quitte Le Cap accompagné de sa mère et se lance sur les routes. Contrôles, interdictions, combats ne l'empêcheront pas d'accomplir son périple, remontant toujours plus loin au nord, en quête d'une ferme-refuge originelle où il espère vivre paisiblement. Il parvient seul en ce lieu reculé, sa mère n'ayant pas supporté le voyage. A partir de quelques graines retrouvées par hasard, il cultive son champ et crée son petit paradis. Mais la guerre ne s'arrête pas, elle, et bien vite le rattrape. Pourtant, malgré les emprisonnements, la cruauté et le dénuement, Michael K ne se pliera pas aux lois des hommes... Avec ce roman, J. M. Coetzee nous donne à lire une superbe parabole, à la fois sombre et éblouissante, sur la dignité humaine.
En attendant les barbares
Une oasis dans le désert, aux confins de l'Empire. Sur une cité paisible veille un homme juste et bon, le Magistrat. Seule marque de l'écoulement du temps : le cycle des saisons. Au-delà des frontières, une terra incognita parcourue par des nomades chasseurs. Pour la ville, une vague menace. Afin de prévenir les incursions des barbares, le pouvoir central organise des expéditions punitives. Les soldats rentrent avec leurs prisonniers qui sont ensuite affreusement torturés. Le Magistrat s'éprend d'une jeune prisonnière aux chevilles brisées. Il lui fait partager son lit, puis décide de la raccompagner chez les siens à la tête d'une expédition qui sera soumise à tous les périls : climat, espace qui se dérobe sans cesse, incompréhension des nomades. Convaincu d'intelligence avec l'ennemi, il devient lui aussi victime des tortionnaires, cependant que s'est déclenchée l'escalade des représailles. Les hostilités ont peu à peu vidé la ville de ses forces vives. Pillée par les soldats, désertée par sa garnison, elle attend, terrorisée, l'assaut définitif des barbares. Avec cette parabole sur le pouvoir et la liberté qui s'incarne dans des scènes d'une intensité cauchemardesque, J. M. Coetzee nous plonge dans un climat "de bruit et de fureur" qui n'est pas sans rappeler celui de son pays, l'Afrique du Sud.
Disgrâce
Âgé de 52 ans et deux fois divorcé, David Lurie enseigne à l'université du Cap. Encore jeune de corps et de cœur, ce Don Juan du campus se laisse aller à un dernier élan de désir, d'amour peut-être, avec une jeune étudiante. Mais l'aventure tourne mal. Convaincu de harcèlement sexuel, David Lurie démissionne.
Réfugié auprès de sa fille Lucy, dans une ferme isolée, il tente de retrouver un sens au seul lien qui compte encore à ses yeux. Mais les temps ont changé. La fracture sociale est arrivée jusqu'au cœur de ce pays et la violence n'épargne pas les campagnes. L'idylle pastorale tourne au cauchemar.
Aussi sombre que magnifique, l'élégie cynique de J. M. Coetzee jette une lumière glacée et crépusculaire sur la nation arc-en-ciel et consigne l'avènement d'un nouvel âge de fer.