Mon livre surprise
Lettres choisies de la famille Brontë
Ces lettres sont le sarcophage de la famille Brontë. Elles dévoilent ce qu'était le clan, comment il vivait, pensait, rêvait. Et comment les deux grandes romancières que sont Charlotte Brontë (Jane Eyre) et Emily Brontë (Les Hauts de Hurlevent) ont pu émerger. On entre dans ce recueil sur la pointe des pieds, comme si quelqu'un nous ouvrait une porte dérobée et nous faisait signe de nous approcher. Cette époque semble lointaine, où la vie de l'auteur, ses états d'âme, la composition de ses rêves ou de sa garde-robe, n'étaient pas un sujet. En faisant voeu d'invisibilité, les soeurs Brontë préservaient une certaine idée de l'intime qui nous est aujourd'hui parfaitement étrangère. Cette correspondance passionnante est bien la preuve que l'oeuvre, décidément, ne suffit pas. Qu'elle s'étend désormais à tout ce qui l'entoure et lui a permis de surgir. L'oeuvre, aujourd'hui, embrasse aussi ce qui aurait dû échapper à notre regard et à notre connaissance. Sur les 1 000 lettres échangées entre le père et les quatre enfants (qu'il enterrera tous), entre 1821 (mort de la mère) et 1855 (mort de Charlotte), cette édition en retient 310. Lettres de doutes, de peines (le mal-être et la mort rôdent partout auteur d'eux), mais surtout lettres d'espoir. Cette correspondance multiple témoigne d'une extraordinaire force de vie : l'envie de tenir, de résister, malgré les difficultés. Les désirs s'y expriment, et la crainte discrète qu'ils ne se réalisent pas. Désirs de prendre son envol, d'aimer, d'écrire.