Mon livre surprise
Léon l'Africain
Rendu célèbre par la plume romanesque d'Amin Maalouf, Léon l'Africain est avant tout un personnage de chair et de sang qui, au tournant des XVe et XVIe siècles, connut un destin hors du commun. Chassé de Grenade avec sa famille par la reconquête catholique en 1492, devenu diplomate au service du sultan de Fès, il voyagea aux confins de l'Afrique noire et de l'Égypte, jusqu'à la cour du Grand Turc Sélim à Constantinople. Capturé en mer par des pirates et jeté dans une geôle romaine, il en fut libéré par le pape Léon X en échange de sa conversion au christianisme. D'Hassan al-Wazzân, le voyageur musulman, il devint Léon l'Africain, l'érudit et géographe chrétien qui, aux plus belles heures de la Renaissance, ouvrit les portes de la langue et de la civilisation arabes à des humanistes italiens avides de savoir.La très grande historienne qu'est Natalie Zemon Davis s'est lancée à la poursuite de ce passeur de frontières entre Orient et Occident qui aimait à brouiller les pistes. En habile conteuse, elle nous entraîne dans les méandres de cette aventure fascinante. Établissant d'audacieux parallèles des deux côtés de la Méditerranée entre Rabelais et al-Idrîsî, Machiavel et Ibn Battûta, Castiglione et Ibn Khaldûn, elle jette surtout des passerelles entre des cultures et des traditions dont elle préfère souligner les emprunts plutôt que les différences, « témoignant qu'il est possible de communiquer et de faire preuve de curiosité dans un monde divisé par la violence ». Une belle leçon de tolérance et d'espoir, toujours d'actualité.« Quand elle revêt une telle force, et servie par tant de probité, aucune histoire n'est plus légitime que celle-là, ni plus séduisante » (Le Point,14/06/07).Pionnière de l'histoire culturelle et sociale, l'Américaine Natalie Zemon Davis a connu un succès mondial avec son best-seller Le Retour de Martin Guerre. Résolument francophile (Essai sur le