Mon livre surprise
Le nombril à Sophie
Roman pudique et drôle. Jean Bulot raconte son enfance.
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, l'île d'Arz dans le golfe du Morbihan était une « paroisse maritime de six cent cinquante âmes » ; la majorité des hommes valides servaient dans la marine marchande, laissant aux femmes la haute main sur la vie familiale et sociale tandis que le recteur veillait avec une rigueur bienveillante mais ferme aux bonne mœurs de la communauté.
En évoquant les souvenirs de son enfance îlienne, Jean Bulot arrache à l'oubli quelques pans de l'existence d'une société datée — les années cinquante du XXe siècle — et ancrée localement — la Bretagne, le littoral morbihannais, les îles du Ponant. Rien n'échappe au regard pénétrant du mémorialiste qui s'amuse à transcrire les finesses d'une langue où se mêlent français et breton, moque sans méchanceté l'eÎssive bigotterie de certain(e)s, relève les transformations affectant son microcosme et s'alarme de la montée irrépressible d'un tourisme conquérant.
Au long du recueil s'exprime un discret éloge de l'insularité, art de vivre ensemble empreint d'une naturelle bonne humeur.