Mon livre surprise
La grande garde
Il faut avoir vécu une grande garde, l'avoir vécue seul, dans un chaos de sirènes, de sonneries, d'éclairs. Seul, dans la caisse de résonance des urgences, le bruit des voitures, des chariots, dans les lumières blessantes des néons et des gyrophares... Lire dans les yeux des malades, comme on lit dans les mains, leur avenir, leur chance pour les douze heures de la nuit. Il faut savoir déchiffrer les destins dans les chairs, les entrailles. Il faut être plus que médecin. " Un interne en neurochirurgie, médecin sans vocation, observe la chorégraphie mécanique des urgences. Au centre, le professeur Vadas, maître de l'acte opératoire, tout en silences, en équilibre instable. Dans la nuit du bloc, il y aura un geste de trop. Plusieurs vies se figeront au rendez-vous de la grande garde. Après Blouse, insufflant à son livre la mélancolie rebelle de personnages cruellement décrits, Antoine Sénanque nous donne ici le roman de la faute.