Mon livre surprise
La coloniale du Rif au Tchad, 1925-1980
12 juin 1925. Assiégé depuis soixante et un jours par plus de deux mille dissidents rifains, le petit poste de Beni-Derkoul, au Maroc, subit son vingtième assaut. Les quelques survivants, une dizaine de tirailleurs sénégalais commandés par un jeune sous-lieutenant de vingt-trois ans, Pol Lapeyre, se battent dans les barbelés, dans les ruines des bâtiments. Soudain, une boule de feu monte dans le ciel. Pol Lapeyre a préféré se faire sauter plutôt que de se rendre. Son sacrifice est compris : l'opinion publique de France accepte l'envoi de renforts, jusque-là réclamés en vain par Lyautey. Dans moins d'un an, Abd el Krim, l'indomptable chef des Rifains, fera sa soumission. Tel est le premier chapitre du livre qu'Erwan Bergot vient de consacrer à « la Coloniale », que Lyautey appelait « l'arme de tous les héroïsmes et de toutes les obligations ». Avec sa fougue habituelle, l'auteur nous entrains dans les pas des héritiers des Gallieni, des Marchand, des Mangin : Le Cocq, Gufflet, Aubinière, Diégo-Brosset. De la Mauritanie à Madagascar, en passant par l'Indochine ou, plus récemment, par le Liban ou le Tchad, c'est une épopée, glorieuse ou tragique, qui est racontée ici. Des jours sombres de 1940 à la chevauchée de la France Libre, que seuls la Coloniale et l'Empire ont rendue possible, toute notre histoire défile ainsi. Et quand viennent les temps difficiles, l'Indochine et l'Algérie, les Marsouins sont encore là, présents, tout comme ils le sont, soldats de la paix, au Tchad et au Liban. Symboliquement dédié à deux sous-officiers, Bernez-Cambot, mort au Maroc en 1925, et Lenepveu, tué au Tchad en 1978, ce livre exalte, au-delà des générations, la générosité et le courage qui font la grandeur des Marsouins.