Qu’a-t-il fait pour devenir "l’idole des jeune", qui l’appellent quotidiennement sur Smack FM ? Très simple, il est lui-même. Un cas limite de vacuité béate doublé d’un phénomène rare d’obsession monomaniaque. Résumons: son inculture est abyssale, et les femmes, un inépuisable sujet de conversation, à défaut de passer à l’acte. A presque 30 ans, Victor Lalouz est vierge. Mais il est aussi petit, chauve, laid. Et il profère un nombre incalculable d’idioties à la minute. Ses chers auditeurs croient au deuxième degré. Cette notion même lui est inaccessible. En six cases standards, Diego Aranega capte au vol des instantanés de vie, et, au fil de ce chapelet de micro-(non)-événements – Victor visite un appart, Victor envoie un SMS à la standardiste, Victor se fait poser un lapin, Victor raconte n’importe quoi à son psy... –, creuse le portrait de son antihéros avec une jubilation contagieuse. Au fil de ses aventures drôlement navrantes, ce cher Victor devient, en creux, l’idéal dépositaire de tous les tics d’un parler et de postures "djeuns". Sous la caricature loufoque pointe, mine de rien, une très pertinente comédie de mœurs d’époque.