Mon livre surprise
De la haine du Juif
C’est une tragédie en trois actes, avec un prologue.
Le prologue se situe en des temps très lointains, avant l’ère chrétienne. Le peuple juif, contrairement à une version très répandue (on appelle ça la Bible), n’y fait pas l’objet d’une attention particulière.
Acte 1 : Si le monothéisme juif n’était pas un problème pour les polythéistes, le judaïsme, lui, est un problème pour les chrétiens – donc, dans la foulée, pour les musulmans – : le peuple élu refuse obstinément de reconnaître ici son sauveur, là son prophète. Mauvais exemple.
Acte 2 : Lorsque l’Occident va commencer à s’éloigner de l’hégémonie chrétienne, cela fait déjà mille cinq cents ans qu’il y a une supposée « question juive ». Ça laisse des traces, que le monde moderne ne pourra jamais effacer, surtout quand une certaine science invente la « race », quand un certain athéisme invente l’« antisémitisme ».
Acte 3 : À peine, avec la défaite d’Hitler, cette haine-là a-t-elle été anéantie que la naissance de l’État d’Israël en allume une troisième, « antisioniste », géopolitique, qu’on peut instrumentaliser à loisir, et qui n’a aucune (dé)raison de s’éteindre.
Et voilà pourquoi la judéophobie ne remonte pas à la nuit des temps, mais prend date pour être éternelle.
Pascal Ory s’interroge en historien sur les origines et la persistance de l’antisémitisme, dans un essai utile et percutant appelé à faire débat face à la montée de l’islamo-gauchisme.