Mars 1990 : trois après-midi de suite, le réalisateur suédois Ingmar Bergman reçoit Olivier Assayas, cinéaste et ancien rédacteur aux Cahiers du Cinéma, ainsi que Stig Björkman, cinéaste et essayiste, dans son bureau du Théâtre royal dramatique de Stockholm où il se consacre désormais à la scène. Enfin délivré de son entreprise cinématographique avec son dernier film, Fanny et Alexandre, chef-d'oeuvre qui articule tout son univers, tous ses rouages secrets, il a désormais la liberté de bavarder et de revenir sur l'une des oeuvres les plus riches et les plus audacieuses que le cinéma ait produites. Les six heures de ce face-à-face sont retranscrites fidèlement dans cet ouvrage : y est restituée la fluidité de la discussion, dans ses détours, ses digressions aussi. Né en 1918 Ingmar Bergman a réalisé une quarantaine de films essentiellement fondés sur la nostalgie d'un paradis perdu. Dans une recherche constante de confrontation avec le réel, avec une lucidité et une attention extrême à la souffrance des êtres, il a défini un territoire de cinéma entièrement neuf, entièrement sien. Parmi ses ?uvres : Cris et chuchotements. --Sylvie Lécallier