Woody Allen
Au fil des ans, Woody Allen a composé l'image d'un cinéaste secret qui se protège de l'extérieur, à l'intérieur des limites de Manhattan, où il écrit et réalise au minimum un film par an depuis plus de 30 ans. Avec Stig Björkman, il a accepté de se livrer, de parler de son cinéma et de lui-même, de chacun de ses films depuis Prends l'Oseille et tire-toi jusqu'à Hollywood Ending, de sa méthode, de ses rapports avec ses co-scénaristes, ses chefs-opérateurs. Lors d'une série d'entretiens qui se sont déroulés de l'été 1992 au printemps 2002, chez lui, à New York. Peut-être parce qu'avec Stig Björkman, il a trouvé une forme de complicité, de confiance, du fait que celui-ci est non seulement journaliste mais aussi cinéaste, et qu'il connaît bien Ingmar Bergman. " Au cours de nos entretiens, j'ai découvert un Woody Allen qui ne ressemble guère au personnage qu'il incarne à l'écran - à l'incurable névrosé torturé et s'apitoyant sans cesse sur lui-même, affligé de travers qu'il semble étaler avec un plaisir quasi masochiste : son hypocondrie, son narcissisme invétéré, son indécision, et ses innombrables phobies. Tout au contraire, Woody Allen est un travailleur discipliné, un décideur, un artiste sérieux et déterminé, exigeant énormément de lui-même, et se refusant à tout compromis en matière esthétique " (Stig Björkman)
Les images de Brian Hamill et John Clifford, photographes de plateau attitrés de Woody Allen, qui ponctuent les entretiens, témoignent de toute la force qui se transmet entre Woody Allen et ses acteurs, et surtout ses actrices. Diane Keaton et Mia Farrow bien sûr, mais aussi Dianne Wiest, Gena Rowlands, Judy Davis, Charlotte Rampling, Melanie Griffith, Uma Thurman... et du passage qui s'opère du Woody Allen-réalisateur à tous les Woody Allen-personnages successifs de ses films. Des mots aux images, entre le comique, le romanesque et le dramatique, c'est toute l'ampleur et la cohérence de l'œuvre de l'un des plus grands auteurs du cinéma contemporain qui se révèle au fil de cet album.