Week-end au Guatemala
On se souvient du "coup de Suez" en miniature que les USA exécutèrent certain week-end de 1954, avec la bénédiction de l'ONU ; il s'agissait de mettre au pas une des succursales de l'United Fruit qu'on appelle toujours le Guatemala.
"Le Guatemala n'existe pas ; je le sais, j'y ai vécu ", notait Georges Arnaud en exergue du Salaire de la peur.
Miguel Angel Asturias, lui, croit à la résurrection de sa patrie. Il le dit avec rage et désespoir dans un livre au titre bien choisi, eu égard aux circonstances ; Week-end au Guatemala (l).
Il raconte comment les avions américains bombardent des villages indiens ; comment des troupes mercenaires exécutent les syndicalistes et les enterrent ; on déterrera en grande pompe ces cadavres, on les fera changer de camp, on leur trouvera d'autres assassins.