Voici le temps des imposteurs
L'histoire commence pendant la Libération de Paris. Un commando de trois jeunes gens : Philippe (qui en est le « capitaine ), Marie et Benoît, résistant de la dernière heure, s'empare de l'immeuble d'un grand quotidien du soir.
Cinq ans plus tard, Benoît est en chemin de devenir le dauphin du président de cette entreprise de presse. II a épousé Marie; mais surtout il a épousé son ambition : orphelin, provincial, il a trop de revanches à prendre sur une enfance qu'il croit médiocre.
L'imposture aidant, sa réussite va être fulgurante -du moins, ce qu'on appelle « réussite » à Paris et dans ces métiers-là.
Philippe devenu malgré lui l'une des personnalités du Tout Paris, Philippe (qui aimait Marie mais n'a pas su s'en aviser à temps) suivra longtemps le sillage de Benoît : par amour pour elle, par amitié pour lui, par faiblesse aussi.
Mais c'est Marie qui ne « suit » pas : infirmière aux Enfants Malades, elle exerce, elle, un métier où l'on ne peut pas tricher et elle possède un sens désespéré du bonheur. Il ferait si bon vivre entre son mari Benoît, leur enfant Fabrice, « le petit Prince », et leur ami Philippe...
Une guerre invisible mais impitoyable va s'engager entre l'ambition et le bonheur, entre l'Imposture et l Amour. Dans ce genre de combats, le vainqueur perd tout, lui aussi.
Le livre s'achève en mai 68, lorsque Fabrice, désespéré puis dévoyé par cette mésentente, par le remariage de son père puis la mort de sa mère, deviendra à son tour inévitablement un imposteur - au moment même où Benoît, avec lequel il rompt, prend trop tard la mesure de son échec. Cette époque, cette Société condamnent-elles les hommes à ne « réussir » qu'en ratant leur vie ?