Briser la statue
La troupe Duc in Altum a joué la pièce Briser la Statue pour la première fois le 21 juin 2002 à Toulouse. Tout à commencer lorsque l'abbé G. Soury-Lavergne, alors séminariste du diocèse de Cahors, découvre la pièce de G. Cesbron, retraçant la vie de sainte Thérèse de Lisieux. Aussitôt lue, aussitôt séduit.Il songea que cette pièce fidèle aux écrits de la sainte, pouvait toucher des cœurs puisqu'elle avait touché le sien.L'idée germa alors d'en faire la représentation avec quelques jeunes.Partant de rien mais armée d'une simple confiance en Dieu, la troupe se forma. Depuis l'aventure continue..... J'ai écrit "Briser la Statue" à l'intention de ceux auxquels la statue, la réputation et l'idolâtrie de la « petite sœur Thérèse » donneraient aisément la nausée. J'étais du nombre. Jusqu'au jour où, attelant enfin les bœufs devant la charrue, je me décidai à lire son autobiographie : l'Histoire d'un Ame. Traduite en trente langues, tirée à des millions d'exemplaires, et pas plus épaisse que les Évangiles. La simple honnêteté commandait d'y aller voir. Dès les premières pages, tout aurait dû m'irriter ; tout m'inquiéta. Ce sous-titre, « la rose effeuillée », ce frontispice qui ne l'illustrait que trop bien, les images de Céline Martin représentant sa sœur découvrant au Ciel l'initiale de son nom ou préparant les vases sacrés. Mais sur les pièges aussi, afin de les dissimuler, ne dispose-t-on pas des herbes et des fleurs, /toujours un peu trop/ ? De tous ces pièges, le style même de Thérèse me parut le plus subtil. N'était-ce pas le sucre dont on enrobe un remède foudroyant ? Il me fallut, avant de la comprendre, attendre le chapitre ; - Mais non ! je ne vous priverai pas de cette découverte : il faut trouver seul sa vérité ; alors, le mot fidélité prend tout son sens. Pourtant, le théâtre se moque bien de nos découvertes spirituelles. Pareil à l'Ogre, c'est de la chair fraiche qu'il lui faut : du drame humain. J'ai donc tenté ici, avec fidélité, d'éclairer celui de la jeune fille Thérèse Martin, de Lisieux. "Briser la statue" n'est pas du tout une pièce pour patronages. Ou alors, c'est ma faute : je serai passé à côté de la vérité. La vérité, vous la trouverez sur une photo qu'on ne croit pas devoir publier d'ordinaire : Thérèse Martin morte. Ce masque de lutteur, de vainqueur épuisé. Nous voici loin des touchants tableaux de sa sœur Céline, loin de la statue et des roses effeuillées ! Sur ce lit où la vérité nous attend tous, regardez le vrai visage de Thérèse Martin, morte à vingt-trois ans (sic), Martyre et Docteur de l'Eglise Universelle.
Gilbert Cesbron