Un soir avec Kennedy
On parle volontiers chez vous d'Anglo-Saxons à propos de nous autres Américains. Pouvez-vous me dire ce qu'on entend e¬tement en France par Anglo-saxons lorsqu'on évoque les États-Unis ?"
Nous sommes dans la salle à manger de la Maison-Blanche. Le repas vient à peine de commencer. La conversation aussi. Nous n'avons même pas eu le temps de "bavarder". Je dis bien "bavarder" : Kennedy vous interroge plus qu'il ne parle.
Ce cerveau admirablement équipé et d'une rapidité extrême – il mettait deux fois moins de temps à lire un texte qu'aucun de ses collaborateurs – semble avoir le goût de l'information, des faits précis, du renseignement de bonne source qui exclut parfois toute transition dans les entretiens et vous donne un peu l'impression d'être devant un examinateur. Cette façon de vous demander carrément, directement, et parfois même un peu brutalement, ce qui l'intéresse, est le seul privilège qu'il s'accorde dans ses rapports avec vous en tant que Président de la plus puissante république du monde.