Oeuvres - Bouquins : Bêtes et gens du Grand Nord
L'Ours, le film de Jean-Jacques Annaud inspiré du Grizzly de J.O Curwood, est venu rappeler que cet émule de Jack London, plus romantique et moins naturaliste, méritait mieux qu'un public d'adolescents.
Romancier d'aventures (Les Chasseurs de loups, Les Chasseurs d'or, L'Honneur des grandes neiges), détective des déserts glacés (Le Piège d'or), Curwood est digne des éloges que lui adressait Maurice Constantin-Weyer en 1925, lors de la découverte de son oeuvre : "Curwood est un merveilleux évocateur de la forêt canadienne.
Tout ce qui fait sa poésie : ruisseaux qui, s'évadant du hallier peuplé de bruits d'animaux, vont se perdre dans les horizons désencombrés de la baie d'Hudson ; soirs d'été qu'emplissent et le bourdonnement des moustiques et le bavardage des canards et l'appel de l'élan mâle ; matinées d'hiver, ouatées de neige, comme s'il fallait un écrin de silence aux merveilles sculptées par le givre, ou aux extraordinaires phénomènes lumineux de la parhélie ; tout cela jaillit naturellement de l'âme de Curwood."
Poète, donc. Et aussi moraliste, comme le montrent ses cinq admirables histoires de bêtes, où il relate les rapports amoureux et malheureux de l'homme et du chien (Kazan, Bari, chien-loup, fils de Kazan, Rapide-Éclair), la domination et l'admiration de l'homme pour sa proie (Le Grizzly), ou l'errance merveilleuse, à travers une détresse commune, d'un ourson et d'un chiot (Nomades du Nord).