Nous ne sommes pas seuls au monde
La bataille de l'ethnopsychiatrie fait rage. Les ouvrages de Tobie Nathan, depuis "L'Influence qui guérit" publiée pour la première fois en 1994, ont suscité ces dernières années des réactions très vives. Prenant acte du fossé culturel et linguistique qui le sépare des patients immigrés qui viennent le consulter, l'ethnopsychiatre doit proposer, selon Nathan, une alternative aux protocoles psychothérapeutiques qui ont cours dans la société occidentale.
Il doit se mettre à l'écoute de la parole du consultant (traduite, par un tiers) et prendre acte de ce qu'il dit. Il pénètre alors dans l'univers des esprits, des djinns, de tous ces êtres qui peuplent l'univers des sorciers et des guérisseurs.
Le principe de l'ethnopsychiatrie de Tobie Nathan est qu'on ne peut espérer agir sur ces patients qu'en prenant au sérieux leurs discours et leurs croyances. La prise en compte de l'appartenance culturelle revient-elle à enchaîner le patient à ses racines ? L'ethnopsychiatrie propose un nouveau contexte d'investigation psychologique qui conduira peut-être, comme le suggère Isabelle Stengers dans la préface de l'ouvrage, à de nouvelles avancées théoriques.
D'autres ouvrages de Tobie Nathan : "La Folie des autres," "Le Sperme du diable," "Soigner autrement : le virus et le fétiche," "Psychothérapies." Emilio Balturi