Mon père m'a donné un mari
Un père et une mère parlent de leur fille : Alexandrine, seize ans. Ce pourrait être une conversation normale, mais Alexandrine ne l’est pas et il se peut que le couple parental ne l’ait jamais été non plus. Leurs inquiétudes portent essentiellement sur la vie sexuelle future d’Alexandrin... Le dénouement, comme toujours, est un escamotage qui dérobe heureusement à nos yeux les protagonistes de la farce.
Mon Père m’a donné un mari reprend, en le caricaturant, l’argument des comédies classiques : des parents prennent en main la vie amoureuse de leur fille. Sauf qu’il ne s’agit plus d’arranger un mariage mais d’organiser un dépucelage. Comme la fille est autiste, elle consent à cette prise en main. Elle autorise même ses parents à assister à sa défloration, conçue comme l’aboutissement spectaculaire de cette pièce.
LA MÈRE
Je n'ai peut-être pas bien suivi, mais je ne vois pas de quelles décisions tu veux parler.
LE PÈRE
Tu ne vois rien parce que tu n'aimes pas ta fille. Si tu l'aimais comme je l'aime, tu aurais compris qu'il s'agit de planifier et d'orchestrer son premier rapport sexuel.
LA MÈRE
Tu veux dire comme les autres parents organisent une Quinceañera ou une Bat Mitzvah ?
LE PÈRE
E¬tement : le dépucelage est un rite de passage tout aussi important et je ne vois pas pourquoi les parents n'en seraient pas partie prenante.