Mille ans de malheur
Depuis un millénaire, les efforts consacrés à la lutte contre les épidémies se sont insérés dans l'histoire de l'humanité. Lèpre, peste, choléra, variole,
tuberculose, rage, paludisme, syphilis ou sida : avant même que la science l'élabore les moyens d'éradiquer le fléau, la collectivité réagit, afin, croit-elle, de s'en protéger. Des moyenâgeuses séances de flagellation où les pèlerins imploraient le pardon de Dieu aux tentatives de mise au ban des sidéens en passant par la morbide utilisation romanesque des tuberculeux, Pierre Miquel analyse cette réponse culturelle, morale, urbaine ou sociale qui, plus que les guerres, a bouleversé l'état du monde. Mille ans de malheurs, certes, mais aussi d'efforts jamais démentis : malgré l'obscurantisme et l'incrédulité, les médecins et chercheurs s'escriment depuis des siècles - souvent avec succès - à libérer leurs contemporains des plaies qui les affectent. Et, même s'ils savent bien qu'une épidémie chasse l'autre, ils refusent de faillir à l'espoir.